Téléexpertise au CHB : un outil au service des professionnels, pas une révolution technologique

🔍 Définition et enjeux : pourquoi la téléexpertise change la donne

La téléexpertise n’est ni une téléconsultation, ni un gadget. Concrètement, il s’agit d’un échange asynchrone et sécurisé entre un médecin requérant (généraliste, spécialiste de ville) et un confrère hospitalier ("le requis"), centré sur un cas clinique précis :

• Une photographie dermatologique (naevus suspect, éruption cutanée).
• Un bilan biologique complexe (marqueurs infectieux atypiques).
• Une situation diagnostique ambiguë (douleur articulaire inflammatoire).

Objectif : Obtenir un avis spécialisé en 48h maximum, sans déplacement du patient ni saturation des consultations physiques. Exemple : Un médecin traitant de Beauvais envoie via Omnidoc une photo de lésion cutanée. Le dermatologue du CHB répond sous 24h avec une recommandation écrite, intégrée au dossier patient.

"Ce n’est pas une alternative à la consultation, mais un filtre intelligent pour prioriser les cas urgents ou complexes." — Dr Mohamed Belhadj, référent téléexpertise au CHB.

🏥 Une démarche ancrée dans le terrain : du projet pilote à l’essaimage

1️⃣ Dermatologie : le test grandeur nature

Depuis juillet 2024, la dermatologie sert de laboratoire :

• Processus :
  1. Le médecin libéral envoie une photo + contexte clinique via Omnidoc.
  2. Le dermatologue hospitalier répond sous 24-48h avec un compte-rendu intégré au dossier patient partagé.
  3. Une mention systématique sur les ordonnances et CR hospitaliers incite à l’usage.
• Résultats :
  • +30% de demandes en 6 mois.
  • 90% des cas résolus sans consultation physique supplémentaire.
  • Gain de temps pour les deux parties : "Les demandes sont ciblées, argumentées. On évite les consultations pour des cas bénins", souligne un dermatologue du CHB.

2️⃣ Extension à 7 spécialités d’ici 2026

Le CHB étend progressivement le dispositif, avec une logique de territoire :

- Dermatologie

-Gériatrie

-Infectiologie

-Rhumatologie

-Pédiatrie

-Pneumologie

-Tabacologie

- Chirurgie maxillo faciale

-Hépato Gastro entérologie

3️⃣ Freins et solutions : une adoption progressive

Les réticences identifiées par le CHB :

• "Perte de lien patient" → Réponse : La téléexpertise complète la consultation, ne la remplace pas. Le médecin requérant reste l’interlocuteur principal.
• "Surcharge pour les spécialistes" → Réponse : Liberté de choix : chaque médecin hospitalier définit ses créneaux et le type de cas qu’il accepte.
• "Complexité des outils" → Réponse : Formation légère (1h) + support technique dédié. Omnidoc est intégré aux logiciels métiers existants (ex : DxCare).

Ville-hôpital : la téléexpertise comme levier de collaboration

🤝 Une logique de service, pas de contrôle

Le CHB insiste sur trois principes :

1. Flexibilité : Aucun quota, aucune obligation. "On part des besoins des médecins, pas des objectifs technologiques", précise le Dr Belhadj.
2. Réciprocité :
   • Pour les libéraux : accès à une expertise hospitalière sans délai.
   • Pour les hospitaliers : filtrage des demandes (ex : éviter les consultations pour des verrues plantaires).
3. Bénéfice patient : Moins de déplacements inutiles, moins d’attente, et un parcours de soins fluidifié.

Cas concret : Un généraliste de Clermont sollicite un avis en infectiologie pour une fièvre persistante. Le CHB répond sous 24h : "Pas d’hospitalisation nécessaire, traitement ambulatoire à ajuster". Résultat : 0 transport sanitaire, 0 saturation des urgences.

📢 Appel à la communauté médicale : comment s’engager ?

1️⃣ Pour les médecins libéraux

• Comment accéder au dispositif ?
  • S’inscrire sur Omnidoc (lien : [portail CHB]).
  • Envoyer une photo + contexte clinique minimal (antécédents, traitement en cours).
  • Recevoir un avis écrit sous 48h, intégrable au dossier patient.
• Quels cas prioriser ?
  • Dermatologie : lésions suspectes, éruptions résistantes.
  • Rhumatologie : douleurs articulaires inflammatoires non expliquées.
  • Infectiologie : fièvres prolongées, antibiorésistance.

2️⃣ Pour les spécialistes hospitaliers

• Rejoindre le pool de "requis" :
  • 2h/semaine suffisent pour traiter 5-10 demandes.
  • Formation express (1h) sur les critères de pertinence des cas.
• Bénéfices :
  • Réduire les consultations non urgentes en amont.
  • Structurer les flux de demandes (ex : trier les urgences réelles).

3️⃣ Prochaines étapes : un écosystème en croissance

• 2025-2026 :
  • Intégration avec les maisons de santé pluridisciplinaires (MSP) de l’Oise.
  • Évaluation : mesure des impacts (délais réduits, satisfaction des professionnels).
  • 

💡 Conclusion : une évolution, pas une disruption

La téléexpertise au CHB n’est pas une réinvention de la roue, mais une optimisation intelligente des ressources existantes. Son succès repose sur :
✅ L’ancrage terrain (besoins réels des médecins, pas une logique descendante).
✅ La simplicité (outils intégrés, formation minimale).
✅ La réciprocité (bénéfices partagés entre ville et hôpital).

"Nous ne demandons pas aux médecins de changer leurs habitudes, mais de gagner du temps et de mieux orienter leurs patients", résume le Dr Belhadj.