UN ONDAM HISTORIQUEMENT BAS
Jamais l’ONDAM n’a été aussi bas et aussi éloigné de la hausse tendancielle des besoins, liée au vieillissement de la population, à la progression des maladies chroniques et à l’inflation.
Concrètement, c’est 1,1 milliard d’euros qui manqueront aux établissements de santé en 2026, soit l’équivalent de 20 000 postes d’infirmiers qui ne pourront pas être pourvus alors même que les recrutements s’améliorent.
À ce rythme, les tarifs hospitaliers seront mécaniquement très négatifs l’an prochain. Cela sera probablement la plus forte baisse tarifaire jamais enregistrée depuis la mise en place de la T2A.
VERS UN RETOUR À L’AUSTÉRITÉ
Ce PLFSS signerait la pire cure d’économies sur l’hôpital depuis les années 2010. Il revient à demander aux établissements de soigner plus avec moins de moyens.
Les conséquences négatives seraient concrètes : tensions accrues sur les personnels, reports d’investissements et affaiblissement de l’accès aux soins.
Dans le secteur médico-social, le texte est également en trompe-l’oeil : les mesures annoncées ne couvrent pas les besoins réels et laissent un déficit de 500 millions d’euros pour les EHPAD, le handicap et les services à domicile, compromettant la création d’emplois et de places indispensables à la transition démographique.
Alors que la France célèbre les 80 ans de la Sécurité sociale, le PLFSS 2026 introduit une hausse des franchises médicales et des participations forfaitaires, qui fera porter l’effort sur les patients sans amélioration du service rendu.
Cette orientation traduit une logique purement comptable, éloignée des valeurs fondatrices de solidarité et d’universalité de notre modèle.
REFUSER LE RABOT AVEUGLE, ENGAGER UNE TRAJECTOIRE RESPONSABLE
Les fédérations de santé ne contestent pas la nécessité de maîtriser les finances publiques. Mais réduire les moyens sans réformer, c’est affaiblir la qualité et l’égalité d’accès aux soins.
Elles appellent à une trajectoire pluriannuelle de financement reposant sur des économies partagées constructives et non contre-productives, fondées sur : – la pertinence des soins et des parcours ; – le développement de la prévention ; – des investissements ciblés, dans une logique de performance et de transformation écologique du système de santé.
Elles appellent également à un soutien à l’Hospitalisation à domicile.
Le contexte financier extrêmement contraint doit également conduire les pouvoirs publics à faire des choix responsables dans l’organisation de l’offre de soins sur les territoires.
LA SANTÉ : UN BIEN COMMUN À PRÉSERVER, PAS UNE VARIABLE D’AJUSTEMENT
Toutes les enquêtes d’opinion le confirment : les Français s’inquiètent d’abord pour leur pouvoir d’achat, et juste après pour leur santé.
Pourtant, le Premier ministre n’en a pratiquement rien dit dans sa déclaration de politique générale. Pourquoi souligner la « soif de sécurité » des Français et jamais leur soif de santé ?
La santé doit demeurer une priorité politique et budgétaire. Elle est, au même titre que la défense, la justice ou l’intérieur, un pilier régalien, un ciment de notre démocratie.
Les fédérations demandent au Gouvernement d’ouvrir, sans délai, un dialogue de fond avec l’ensemble des acteurs afin de corriger la trajectoire et de porter l’ONDAM
établissements de santé à + 3 %, niveau minimal pour préserver les capacités de soin et d’investissement.
Par ailleurs, si le Gouvernement a décidé de suspendre la réforme des retraites, il doit en faire de même avec la hausse des cotisations CNRACL, dont l’impact viendrait encore aggraver la situation financière des établissements publics.
Les fédérations tiennent à rappeler qu’elles ont conscience que ce PLFSS 2026 n’a pas été rédigé par le gouvernement actuel. Elles demandent donc à Madame Stéphanie Rist, ministre de la Santé d’ouvrir un dialogue constructif et responsable sur l’avenir de notre système de santé.
Il est indispensable d’avoir une visibilité financière pour 2026 et les années à venir.
La santé des Français ne peut attendre, elle requiert des mesures rapides, structurantes et ambitieuses pour garantir l’accès aux soins et la pérennité des établissements.
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